Le musée national
LE MUSÉE NATIONAL
Le Musée National du Gabon est le fruit d’une convention passée entre l’Etat gabonais et l’Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre-mer (ORSTOM), organisme français de recherche tropicale.
Au début des années 1960, le Gabon accueille des chercheurs Français : d’abord Herbert Pepper, ethnomusicologue, puis, Louis Perrois et Pierre Salle tous deux respectivement ethnologue et ethnomusicologue.
Affecté à Libreville au Gabon en 1960, Herbert Pepper avait pour mission dans un premier temps d’étudier les expressions culturelles, traditions orales, musiques, technologies et arts ; dans un second temps, de créer un musée à la demande du Président Léon Mba en exercice à cette période.
Entre 1962 et 1975, avec l’aide des Gabonais Elie Ekoga Mve, Jean de Dieu Moubegna et Pascal Hyembe, plusieurs éléments issus du patrimoine matériel et immatériel seront collectés.
Au fil du temps, se pose un problème de place pour pouvoir stocker tout ce patrimoine, qui au départ se trouvait au quartier Montagne Sainte, dans la villa d’Herbert Pepper. Nommé chef du centre de l’ORSTOM, ce dernier va transformer le local qui abritait le centre en un petit musée provisoire qui sera inauguré en 1963 par le Président Léon Mba.
Depuis sa création, le « Musée des Arts et Traditions du Gabon » est un musée des arts du Gabon : arts plastiques, technologies et musiques. Les réserves sont importantes et bien aménagées. Une bibliothèque et un centre d’archives culturelles comprenant des textes traduits, des transcriptions, des enregistrements sonores, des films et des clichés photographiques y ont été installés. Le but, pour cette équipe de chercheurs est de permettre au public d’apprécier les résultats de leurs recherches à travers les expositions à Libreville, à l’intérieur du pays et à l’étranger ; des articles, des livres, des catalogues, des disques de musique traditionnelle et des réalisations de films. Des tournées systématiques vont être organisées dans le but d’enrichir les collections existantes.
En 1975, date de départ de l’ORSTOM du Gabon, le musée est devenu propriété nationale. Pour des raisons d’espaces et inapproprié aux conditions de conservations des œuvres, le musée va être de nouveau transféré au centre-ville, au rez-de-chaussée arrière de l’immeuble TOTAL.
Depuis 2019, un nouveau site de 4057m² avec près de 800m² en espace d’exposition a été aménagé en face de la Chambre de Commerce sur la rue Richard Nguéma Bekale.
Avec son jardin botanique, sa réserve, sa salle d’archives sonores (bandothèque), sa salle de lecture et de recherche (bibliothèque), au sein de laquelle on retrouve des ouvrages, articles, périodiques, archives etc., avec un fonds Gabon, un fonds Afrique et un fonds Europe Asie, ses salles d’expositions, c’est un espace floristique et culturel agréable qui est offert aux visiteurs.
Le Musée National, dans sa nouvelle version, se propose, de mettre progressivement à la disposition du public une nouvelle offre de service pour devenir la destination culturelle de tous les publics. Cette nouveauté permet une valorisation et une diffusion du patrimoine naturel et culturel du Gabon, dans un premier temps, et, dans un second temps, une ouverture aux cultures du monde.
Ce patrimoine naturel et culturel est une accumulation scientifique d’informations ethnographiques et historiques, d’archives documentaires et audiovisuelles et enfin, des éléments de la vie traditionnelle des peuples du Gabon issus de l’art et de l’artisanat.
Près de 45 ans depuis sa création, le Musée National se réinvente. L’évolution de la position française sur la restitution des biens culturels interpelle la dynamisation du Musée National du Gabon. Bien que le Gabon ne négocie pas le principe du droit de restitution des biens culturels. Il se prépare à mieux accueillir ses objets en leur offrant de bonnes structures d’accueil et de bonnes conditions d’entretien, tout en se renforçant dans les métiers de musée .
LE PROJET CULTUREL ET SCIENTIFIQUE DU MUSÉE NATIONAL DU GABON
Au delà du contexte ethnographique par lequel le musée du Gabon a été créé, mettant en relief l’aspect utilitaire des objets culturels de nos peuples, il est plus qu’important, comme la plupart des musées occidentaux actuels, de valoriser le génie esthétique de nos artistes contemporains.
Des « arts, rites et traditions » nous devons dépasser les « arts premiers » afin de changer de vision et d’appréciation de nos objets culturels et de notre richesse naturelle.
La politique muséale du Gabon, selon la vision du chef de l’Etat, participe d’une dynamique qui n’oppose pas « ethnographie » et « arts », « enracinement » et « ouverture ». Ces dichotomies se vérifient avec les masques et les figures reliquaires qui ont une double fonction esthétique et utilitaire.
Le Musée se veut novateur et au service du développement à travers un espace de prestations et un jardin botanique.
L’espace de prestations encourage l’organisation d’activités sur les arts du spectacle. Ceci pour être en conformité avec la ratification de la convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de 2005, afin de développer les industries culturelles à travers la promotion des professionnels de la culture ;
Le jardin botanique avec sa multitude d’espèces et d’essences transmet des connaissances intarissables et permet au visiteur de plonger dans une inspiration sans limites rappelant des séquences dans la forêt profonde.
– La bibliothèque, avec un fonds Gabon riche, permet aussi la diffusion du patrimoine des œuvres de l’esprit qui magnifient le patrimoine naturel et culturel du Gabon.
UN MUSÉE POUR LA DIVERSIFICATION ÉCONOMIQUE
Le développement passe par la diversification des services à travers la création des biens et services connexes aux activités du musée. C’est ainsi qu’un restaurant et une boutique souvenirs ont été intégrés dans le nouveau site afin de multiplier les activités :
Le restaurant permet, non seulement de faire la promotion des mets du terroir et d’ailleurs, mais également d’organiser des expositions sur les spécialités culinaires, des ateliers pratiques sur les fabrications et les techniques traditionnelles ;
La boutique souvenirs permet de faire la promotion de la diversité des expressions culturelles à travers la vente d’œuvres d’artistes locaux. Tout ceci pour mener une politique de soutien des industries créatives et culturelles.
UN MUSÉE POUR L’OUVERTURE AU MONDE
A travers la numérisation de ses collections, le musée actuel a pour ambition de s’ouvrir au monde et d’utiliser les technologies de l’information et de la communication pour atteindre ses objectifs.
C’est ainsi que le musée prône pour des formations diplômantes sur les métiers du musée et pour les échanges entre professionnels.
Le Musée National du Gabon, à travers une convention avec l’Université Omar Bongo et le Muséum National d’Histoire Naturelle de France pour l’Appui au Développement de l’Enseignement Supérieur Français en Afrique Occidentale et Centrale, est en train de mettre en place un système de formations diplômantes. Le but de ces formations est d’abord le renforcement des capacités, puis une meilleure connaissance des métiers du musée.
Le Musée National du Gabon travaille également avec d’autres musées internationaux dans le cadre d’échanges entre professionnels des musées, via RIETMA (Réseau International d’Etude des Traditions Musicales Africaines) et PRIMA (Projet de Réseau des Instruments de Musique Africaines). Dans ces réseaux, on retrouve : Le Musée Royal de l’Afrique Centrale de Tervuren, Le Musée des Instruments de Musique de Bruxelles, le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, le Musée des Instruments de Musique de Ouagadougou, le Festival Nyege Nyege en Ouganda et le Musée National du Gabon.
Le but de ces ateliers est le partage des connaissances et la mise en valeur des patrimoines culturels.
Avec deux expositions depuis juillet 2019, le nombre de visites à atteint le chiffre prometteur de près de 21000 personnes.
Le Musée a eu l’honneur de recevoir le Chef de l’Etat et son épouse Madame Sylvia Bongo Ondimba. Ali Bongo Ondimba et son épouse étaient accompagnés des meilleurs élèves de l’Ecole Nationale des Enfants Déficients Auditifs (ENEDA) et ceux de l’école publique ENS B.
Depuis l’ouverture de l’exposition Hommage au défunt Président Omar Bongo Ondimba les membres du gouvernement, les parlementaires, la Cour Constitutionnelle, le corps diplomatique et le public en général, ont permis au Musée National de se faire connaître.
Pour la suite, le Musée National du Gabon s’engage à mettre à la disposition de son public des expositions sur le riche patrimoine national à travers des compilations d’arts premiers et d’art contemporain.